Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
  le blog de Bernard Giusti

Articles littéraires (romans, nouvelles, poésies, essais, sciences humaines) ) politiques et syndicaux

Hommages rendus à Pascale Cherrier le 14 décembre 2021

Publié le 17 Décembre 2021 par Bernard Giusti in Sur la route..., bernardgiusti

Bernard et Pascale

Bernard et Pascale

Hommages de Bernard Giusti, Eve-Marie Maniez et Carole Thierry,  lus à la cérémonie pour Pascale Cherrier le 14 décembre 2021

--------------------------

Hommage de Bernard Giusti pour sa compagne Pascale Cherrier

 

Merci à toutes et à tous d’être venus aujourd’hui si nombreux pour honorer la mémoire de Pascale Cherrier. Aurélien, son fils, et moi-même, son compagnon, remercions aussi celles et ceux qui n’ont pu être là aujourd’hui et qui nous ont envoyé des centaines de messages d’affection et d’amitié.

 

J’ai connu Pascale lorsque j’ai publié les mémoires de son père, Roger Cherrier, « Passé recomposé ».

Pascale était issue de cette grande famille de militants et résistants communistes du Cher, les Cherrier, qui ont payé un lourd tribut à la barbarie nazie. Elle n’a jamais oublié et s’est battue toute sa vie pour ses idéaux de solidarité et de partage.

 

« Passé recomposé », c’est ce que nous faisons tous : nous recomposons le passé avec nos souvenirs, certains marqués au fer rouge, d’autres qui s’étiolent et deviennent partiels, d’autres encore oubliés.

Mais pour Pascale, il restera toujours ce en quoi elle croyait et ce pourquoi elle se battait. Toute sa vie fut tournée vers les autres. Elle a lutté contre les injustices sociales, elle se battait pour tous les êtres vivants, les humains aussi bien que les animaux, et jamais n’a pu rester indifférente aux êtres en détresse, à ceux qui étaient dans la peine et la souffrance, à ceux qui avaient soif de justice et d’égalité.

 

Grande amatrice des arts et  de la littérature, et bien sûr de l’Histoire, Pascale fut une militante politique, syndicale et associative qui défendit ses idéaux avec toute la force de ses convictions. Elle aimait les gens, et quelles que soient les divergences elle était fidèle en amitié et ouverte aux convictions de toutes et de tous.

Généreuse, amie fidèle, mère qui se transformait en lionne lorsqu’il s’agissait de son fils, Aurélien, enseignante dévouée et militante indomptable, Pascale transmettait son énergie à celles et ceux qui la rencontraient.

 

Résumer dans un discours la vie d’un être que l’on a aimé est toujours difficile, toujours insuffisant. Mais je sais que pour vous toutes et vous tous qui l’avez connue et aimée, Pascale restera une étoile inscrite dans votre mémoire.

 

Je voudrais maintenant lui dédier ce poème :

 

 

Longue est la nuit

Où se noie ton regard,

Dure est la lumière

Jetée sur ton visage…

 

Le cœur est un violon tsigane

Aux complaintes profondes et tristes,

Lointains souvenirs de liberté

Et de lumineux voyages…

 

Des vagues submergent

Les lamentos du silence

Et les griffes se referment

Dans les yeux désertés…

 

Le bruit des hommes

A serti le silence

Et plus personne n’entend

La musique des étoiles…

 

Y a-t-il encore autre chose

Que le bruit et la fureur ?

 

Il y a ton sourire

Qui m’exclut de ma douleur…

Alors,

Etranger à moi-même,

Je peux enfin

t’aimer.

 

 

Adieu Pascale

Adieu mon amie

Adieu ma camarade

 

Adieu mon amour…

 

------

(poème © Bernard Giusti)

Pascale et la petite-fille d'une de ses amies, Dominique Moulenat

Pascale et la petite-fille d'une de ses amies, Dominique Moulenat

Hommages d’Eve-Marie Maniez et de Carole Thierry

Eve-Marie Maniez :

Nous sommes « les filles », les copines qui partagions les bons moments, et il y en a eu beaucoup : les repas animés, les discussions, les marches à pied, les vacances… ; mais nous partagions aussi les peines des périodes plus difficiles de nos vies...

Pascale cultivait l’amitié féminine, mais aussi toutes les formes d’amitié,  et la solidarité familiale.

Avec sa bienveillance, son amour des lettres et des livres, elle avait été une enseignante très appréciée et aimée par ses élèves. Une fois en retraite (ouf, elle n’avait plus de copies à corriger…) elle a continué à s’occuper de jeunes, français ou étrangers. Et c’était encore le cas au dernier jour de sa vie.

Fille d’une famille communiste engagée, elle avait poursuivi cet engagement, notamment dans le syndicalisme.

Elle était très proche de son père, qu’elle admirait beaucoup. Et quand Roger Cherrier est décédé, elle a pris en charge le classement de ses documents, fait un don aux Archives départementales de Bourges, où Roger avait fait de nombreuses recherches historiques.

Parmi ces nombreux documents il y avait un très beau récit personnel qu’elle a voulu publier.

Par l’intermédiaire de l’historien René Merle, elle a contacté l’édition de l’Ours blanc.

Et c’est là qu’elle a connu Bernard, son compagnon bien-aimé.

Ce livre « Passé recomposé » est aussi un héritage précieux laissé à Aurélien, son fils chéri.

Eve-Marie et Pascale

Eve-Marie et Pascale

Carole Thierry : Je vais vous lire les quelques mots que Pascale avait écrits pour la 4e de couverture du livre de son père :

« Passé recomposé a été écrit par mon père, Roger Cherrier, militant syndicaliste et communiste, né en 1928 et mort en 2009. Ce récit autobiographique, partiel (de 1928 à 1945), relate à la fois les évènements historiques tels que mon père les a vécus dans sa famille communiste, et la vie quotidienne dans le Berry. Son père, arrêté une première fois avant la rupture du pacte germano-soviétique, puis déporté à Sachsenhausen, sa mère arrêtée et internée, il reste seul avec sa grand-mère et son petit frère, chargé de lourdes responsabilités. Tranche de vie terrible qui ne l’a pas empêché de rester jusqu’au bout cet homme engagé, sensible et cultivé qui m’a tant apporté »

Carole et Pascale

Carole et Pascale

La cérémonie a eu lieu en présence d’une assistance très nombreuse, composée d’amis et de camarades venus de tous les horizons politiques de la gauche (à commencer par le PCF), des anciens collègues de Pascale, d’anciens élèves, d’étrangers en situation difficile qu’elle aidait, de syndicalistes (notamment du SNES et de la CGT Cochin), de voisins… J’en oublie sûrement, qu’ils me pardonnent.

Les musiques choisies par Aurélien et moi pour accompagner Pascale :

Le chiffon rouge

Le temps des cerises

Katioucha

Ma France

 

BG

Hommages rendus à Pascale Cherrier le 14 décembre 2021
Commenter cet article