Le 51e Congrès de la CGT vient d’élire avec éclat notre camarade Philippe Martinez au poste de Secrétaire Général de la Confédération. La CGT Cochin, qui a toujours milité pour une CGT clairement engagée dans une ligne de lutte des classes, s’en félicite vivement. La CGT Cochin poursuivra ses combats avec d’autant plus d’efficacité que lors de ce Congrès national la CGT tout entière a clairement signifié son intention d’intensifier et de mener à bien les luttes offensives contre le patronat et les gouvernements qui le soutiennent. La CGT Cochin choisira toujours de défendre les intérêts des travailleurs !
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Réforme du Code du Travail, plan Hirsch, sous-effectifs dans nos hôpitaux (p.4), précarisation des agents (p.8), stigmatisation des plus faibles (p.9), flicage accru des soignants (p.10), criminalisation des syndicalistes, inégalités de traitement (p.12) : les sujets abordés dans ce numéro de l’Anti-Casse ont en commun de traiter parfaitement d’un système libéral qui impose sa dictature économique aux citoyens. Au nom de prétendues «nécessités économiques» (qui en fait n’ont rien de nécessaire mais sont tout simplement des choix politiques) ce système plonge la plus grande partie des citoyens dans la précarité et l’incertitude de l’avenir, réduisant les ressources d’un grand nombre jusqu’à les jeter dans la misère pour le seul profit de quelques privilégiés.
Il fut un temps où nous étions en République, c’est-à-dire dans un système qui prônait que le bien de tous devait toujours passer avant les intérêts privés. Aujourd’hui nous constatons quotidiennement que le patronat et les dirigeants français ne se soucient plus du bien public, mais au contraire qu’ils livrent le pays aux appétits insatiables des multinationales. Tout est fait dans ce sens. L’un des arguments favoris des politiciens aux ordres de la finance pour «vendre» la Loi EL Khomri (qui jettent les ouvriers et employés en pâture aux patrons, lesquels pourront les traiter comme ils le voudront), l’un de ces arguments donc est «qu’il ne faut pas dissuader les investisseurs étrangers d’investir en France», les investisseurs étant supposés créer des emplois. Mais ce sont précisément les investisseurs (étrangers ou non) qui n’hésitent pas à délocaliser et licencier dès que l’augmentation annuelle de leurs profits ne leur paraît pas suffisante ! Qu’importe que l’entreprise soit bénéficiaire si les actionnaires et autres sangsues n’engraissent pas assez, on ferme l’entreprise ! Avec la Loi El Khomri [cf. pp. 6-7] il est certain qu’en livrant les travailleurs à la merci des patrons les profits de quelques-uns parmi les plus riches augmenteront encore.
Le Plan Hirsch [cf. p.5], établi avec la complicité de la CFDT, vient en appoint de la Réforme du Code du Travail. Il signifie d’abord une baisse de nos salaires puisque nous travaillerons au minimum une semaine de plus par an pour le même salaire. Il signifie que les agents de nos hôpitaux sont désormais taillables et corvéables à merci : par exemple, un cadre pourra annuler vos repos la veille pour le lendemain (et tant pis pour vos projets prévus de longue date). Ou bien encore, il signifie que si vous êtes absent plus de 3 jours, vous aurez droit à votre retour à un «entretien» obligatoire avec vos cadres, c’est-à-dire qu’il vous faudra justifier votre absence, même s’il s’agit d’un arrêt maladie ; il s’agit en réalité d’un entretien disciplinaire dissimulé destiné à culpabiliser les agents.
Plan Hirsch, Réforme du Code du Travail, loi NOTRe, Traité commercial transatlantique, etc., tout cela fait partie d’un vaste plan d’ensemble destiné à établir la dictature économique libérale sur l’ensemble des pays occidentaux, ce que Sarkozy appelle «l’Euramérique». Un système évidemment destiné à exploiter toujours plus les travailleurs. Ce que nous subissons aujourd’hui dans nos hôpitaux n’est qu’une des conséquences de cette politique libérale menée à l’échelle mondiale, relayée en France par l’intermédiaire de l’Europe libérale chargée d’écraser les nations européennes.
Les travailleurs subissent de plein fouet l’offensive libérale du patronat. Les gouvernements et le MEDEF savent que l’unité des travailleurs organisés au sein de la CGT, syndicat de lutte, est dangereuse pour leurs intérêts privés, ils savent que face à la colère populaire ils ne pourraient pas faire grand-chose. Aussi ont-ils mis en place de nombreuses mesures pour tenter de briser la résistance des travailleurs (la criminalisation des syndicalistes [cf. p.11] en fait partie, mais aussi certaines mesures de la réforme du Code du Travail comme les référendums d’entreprise [cf. pp. 6-7]). D’une façon plus générale, ils se méfient des réactions des citoyens, et c’est pourquoi ils ont instauré et maintenu l’état d’urgence, généralisé à tous les citoyens les écoutes téléphoniques et la surveillance individuelle, ou encore développé la propagande anti-syndicale à travers les médias...).
Lors de son 51e Congrès, la CGT a clairement annoncé qu’elle repartait à l’offensive sur une ligne dure de luttes des classes. A la quasi-unanimité, les militants CGT ont rejeté le réformisme qui conduit inévitablement à aller négocier sur les revendications patronales, c’est-à-dire à aller négocier au détriment des travailleurs, comme le fait la CFDT. Il faut arrêter les libéraux de tout poil qui pillent le pays et volent les travailleurs. Pour cela, le Congrès, après avoir élu à la tête de la CGT Philipe Martinez avec 95,4% des voix, a voté le principe de la grève générale reconductible.
Il est par ailleurs probable que le durcissement de la CGT à la suite de son 51e Congrès entraînera une dynamique offensive plus générale, notamment dans les partis politiques de la “vraie gauche”. Un certain nombre de nos concitoyens se sont tournés ces dernières années vers le Front National de Marine Le Pen, en pensant que ce serait le seul moyen de sortir de du système insupportable dans lequel nous vivons. Mais c’est un leurre : ce que propose Marine Le Pen est calqué sur le régime du Maréchal Pétain, qui a conduit à ce que les citoyens perdent leur liberté et que les patrons s’enrichissent encore plus. En réalité, Marine Le Pen est ce que le système politique actuel peut produire de plus dur et de plus néfaste pour tous les citoyens. Il est donc indispensable que les partis politiques à la gauche du PS reviennent à des propositions politiques et cessent de se perdre dans le “sociétal”. Oui, il faut changer de système, il faut renverser le système actuel, balayer les Hollande, les Sarkozy et autres sangsues, il faut redonner aux citoyens leur dignité et le contrôle de leur vie et répartir équitablement les richesses du pays. Le régime autoritaire et fascisant de Marine Le Pen, c’est tout le contraire.
Dans tout le pays le ras-le-bol est général. Entreprises privées et services public, tout le monde subit la même exploitation, qui conduit notamment à toujours travailler plus pour gagner moins. Seul un mouvement de rejet massif par les citoyens de la politique d’austérité libérale pourra faire reculer les patrons et les gouvernements. L’élection de Philippe Martinez leur fait déjà très peur ! Mais le véritable rapport de forces se fera dans les entreprises, dans les services publics et dans la rue !
La CGT Cochin, quant à elle, toujours fidèle à sa ligne de luttes des classes et quotidiennement engagée dans la défense des travailleurs, sera plus que jamais à vos côtés !
Bernard Giusti
Secrétaire Général Adjoint