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  le blog de Bernard Giusti

Articles littéraires (romans, nouvelles, poésies, essais, sciences humaines) ) politiques et syndicaux

Bienvenue sur mon blog !

Publié le 5 Février 2023 par Bernard Giusti dans bernardgiusti

 

Bien que ce blog ait été créé il y a déjà plusieurs années, je n'ai jamais eu beaucoup de temps pour le garder à jour.

Je m'y suis attelé, et je l'étoffe petit à petit, à la fois avec des publications anciennes et avec de nouvelles publications dues notamment à des rencontres heureuses au fil des jours.

Le Blog va donc se développer peu à peu.

Merci de votre visite, et surtout, n'hésitez pas : abonnez-vous !

Bernard Giusti

 

Présentation :

http://bernardgiusti.over-blog.com/preview/3fb19c5491417151a2d8b93752d889ea5b226d3f

 

Sur Facebook retrouvez aussi la page "Les vidéos de Bernard Giusti"

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"Sur les murs" - Bernard Giusti

Publié le 16 Mars 2025 par Bernard Giusti dans bernardgiusti, Poésie, Photos

"Sur les murs" - Bernard Giusti

SUR LES MURS

recueil dédié à Pascale Cherrier
 

publié par les Éditions de L'Homme Bleu

entièrement couleur

52 pages, 15 euros (10 euros + FP),

format A4 à l'italienne

couverture de Roxane Maurer

avec en intérieur les œuvres de 15 artistes

"Sur les murs" - Bernard Giusti

"Lu Sur les Murs C’est un cadeau magnifique à votre amour qui est un cadeau fait au lecteur, à tous puisque ça dit à  la fois l’universel et l’intime en même temps que le commun de l'existence. De la grande poésie, j’allais dire réaliste car on vit la grande réalité rendue immédiate, palpable, intelligible. Je ne peux pas, je crois, mieux dire. Mes mots sont trop faibles en regard de mon ressenti. C’est d’une justesse absolue."  Valère Staraselski

« Sur le fond : tes poèmes comme d'habitude très beaux... le texte laisse le sentiment de désespoir, de solitude et de révolte... rien ni personne n'y pourra rien... tu préviens au début que c'est écrit dans ce huis-clos de solitude et d'absence... c'est vrai le texte est par-lui même un huis-clos... la lectrice que je suis reste à distance de ce qui s'est passé, elle est derrière la porte, elle peut s'identifier aux soignants ou aux croque-morts, à ceux qui ont poussé la porte mais sont restés malgré tout derrière au dehors... au dehors du huis-clos...  les mots passent entre les barreaux certes mais l'essentiel reste derrière... l'intimité... ce qui explique qu'ils s'envolent avec le vent, effleurent la lectrice au passage, la touchent mais elle n'ose pas les retenir, ils appartiennent au dedans...  elle les laissera s'envoler... c'est donc un formidable et excellent huis-clos. Sur les murs ? ou derrière les murs ... »   Marie-Agnès Roch

« Que ton hommage à ta Pascale est MAGNIFIQUE. Vous vous étiez trouvés c'est beau. »   Sophie Lepetit

"Un grand merci, j'ai bien reçu l’hommage à ta compagne, c'est un superbe travail ! Elle doit être fière !" François Lebert

« Un livre d’artiste pour celle que l’on n’oublie pas. La belle poésie réussit à chanter sous la douleur. Bernard Giusti lutte dans le vide et le silence de son grand amour. » Camille Aubaude

« Un récit très dépouillé et puissant. A partir d’un drame personnel, Bernard Giusti résume le problème universel de la perte d’un être cher. » Jean-Marie Monod

"Tout être aimerait recevoir un message plein d'amour comme celui que tu lui a écrit, merci pour elle, merci pour nous." Catherine Soulas

"Merci encore pour ce beau recueil et les textes qui sont magnifiques. Tes textes sont très émouvants, c'est un bel hommage à Pascale, je comprends aussi que ce n'est pas facile de reprendre une vie sans la personne aimée, il faut du temps et beaucoup de courage. Le texte que tu as écris est un cri d'amour et aussi un appel aux jours nouveau. Comme tu le dis résistons, résistons aux moments les plus durs, résistons  !" Stéphanie Sillard

"Reçu, ce jour, ton très beau et émouvant livre en hommage à ta compagne disparue. Merci de m'avoir demandé d'y participer. " Monique Marta

"Merci Bernard Giusti pour tes mots si beaux (j'ai mis plusieurs jours à lire ton livre tant l'émotion est forte en le lisant). Merci aussi de m'avoir invitée à y faire figurer une de mes broderies." Isabelle Pulby

"Vraiment un bel hommage à Pascale !" Marguerite Jargeaix

"Un très beau livre que j'ai lu avec émotion." Piet Lincken

"Un texte rare et beau" article de Francis Vladimir https://bernardgiusti.over-blog.com/2025/03/sur-les-murs-un-article-du-poete-francis-vladimir.html

"J’ai lu ce livre avec beaucoup de plaisir et d’émotion. Il est vrai que mon petit tableau a perdu de ses couleurs, mais quelle importance à côté de tes mots sublimes pour Pascale. Je ressens ta tristesse et ton désarroi. Je suis très fière de faire partie de ce recueil. Merci de me l’avoir demandé" Ann Calvert

 

"Sur les murs" - Bernard Giusti
"Sur les murs" - Bernard Giusti

Commandes :

 

Envoyez un chèque soit à L’Ours Blanc (28 rue du Moulin de la Pointe, 75013 Paris)

soit à L’Homme Bleu (20 avenue de la République, 15000 Aurillac)

 

Chèques libellés à l'ordre de :

Le Texte et l'Homme - L'Homme Bleu

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"Miroir de nos peines" de Pierre Lemaître

Publié le 16 Mars 2025 par Bernard Giusti dans Romans et littérature générale, Ma bibliothèque, Critiques, bernardgiusti

"Miroir de nos peines" de Pierre Lemaître

Les romans de Pierre Lemaître reposent sur une base simple et efficace : l’intrication de la petite histoire et de la grande Histoire.

Au fil de ses livres, Pierre Lemaître s’est fait spécialiste de grandes fresques historiques « à visage humain » et ce roman, qui débute dans la période de la « Drôle de guerre », ne déroge pas à la règle. Avec un indéniable talent de narrateur, l’auteur dresse les portraits de personnages attachants pris dans les convulsions de l’Histoire et dans les péripéties de leur existence. On retrouve certains de ces personnages dans plusieurs romans, ce qui renforce pour le lecteur le sentiment de la continuité historique. Par exemple, cet homme qui doit porter un masque pour dissimuler la moitié de son visage arrachée durant la Grande Guerre, « gueule cassée » qui apparaît déjà dans le très bon roman « Haut revoir là-haut ».

Dans ses romans très bien documentés, Pierre Lemaître entremêle avec talent le cours des existences de chacun, ce qui produit un récit prenant qui tient en haleine le lecteur.

Bernard Giusti

 

Miroir de nos peines, Pierre Lemaître, Albin Michel, 2020,  Livre de Poche, 574 pp.

 

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"Sur les murs",un article du poète Francis Vladimir

Publié le 11 Mars 2025 par Bernard Giusti dans Critiques, Poésie

"Sur les murs",un  article du poète Francis Vladimir

Un texte rare et beau, le miroir de l’absence pour celle qui est partie vers cet ailleurs dont nous retenons le nom sur les lèvres, dans un murmure effleuré. Voilà qui, en d’autre temps se serait nommé tombeau, cette tentative poétique de dessiner la disparue. Celle-ci, je l’ai connue, Pascale Cherrier qui, douze années durant, fut la compagne de l’ami Bernardo, comme je le nomme affectueusement parce que la vie concède la joie de rencontres qui tiennent tête au temps qui passe. Les éditions de l’homme bleu ont vocation de proposer des textes qui relèvent de l’art, souvent pictural, et cette édition consacrée au souvenir de Pascale Cherrier s’inscrit dans ce choix. L’auteur a fait appel à quinze artistes-peintres-plasticiens qui illuminent de leur participation amicale, affectueuse, chaleureuse les pages de ce livre dont on n’ose dire qu’il est un hommage à l’absente. Dire avant toute chose que la première de couverture tirée d’une peinture en tonalité gris-bleu d’Annie-Roxane Maurer, dont le souvenir partagé par beaucoup encore reste inaltérable de présence artistique et humaine, restitue ce que fut Pascale, une lectrice attentive , une passionnée de la vie.

Le texte de Bernard Giusti est une adresse subtile et retenue, une lettre ouverte, à celle qui fut son amour, sa compagne, son alliée, celle qui est arrivée à un moment où chacun pourrait penser que la vie a définitivement passé, coulé sans qu’on ait réussi à en convoquer les rares instances du bonheur. Il pourrait paraître inutile de signifier son amour autrement que par les gestes du quotidien par lesquels on maintient l’approche constante de l’autre à soi, pour le sentir, le garder contre son cœur, le respirer, le caresser avidement, l’aimer toujours. Cette déclaration que d’aucuns s’essayent à offrir à l’autre en dépit justement du petit quotidien répétitif qui pourrait nous en éloigner, voilà qu’il faut en retrouver le chemin, l’énergie première sans laquelle on perdrait les couleurs de la vie. En cela, le texte de Bernard Giusti, le très beau texte de Bernardo, édifie un temps de mémoire précis, celui où la séparation s’est faite, brutale, violente, définitive, sous ses yeux dans l’affaissement de sa bien-aimée chez elle, en présence de son médecin, impuissant à la faire revenir. De cet événement que d’autres aurait rejeté, enfoui, l’auteur en fait le réceptacle d’une douleur qui, pour aussi vive qu’elle fut et reste, a été son chemin de croix mais aussi, paradoxalement, le bâton sur lequel s’appuyer pour rester debout, cheminer jusqu’au bout.

La vie est cruellement impassible à nos peines. Elle ne s’accorde que peu à nos désirs et nos espérances les plus humaines, ceux de nous restituer nos aimés.

À lire les pages de ce livre, Sur les murs, qui évoquent la force et les traces d’un amour en allé, les empreintes que les photographies punaisées entretiennent dans la mémoire de celui qui s’essaye à garder le battement de son amour fou, on se sent, à son tour, profondément concerné, pris à partie comme si la belle figure de Pascale Cherrier, du lieu où elle se tient à présent, en surplomb, nous invitait à plus d’attention à l’autre, à plus de tendresse, à plus d’amour. Pages lumineuses d’un amour réitéré dans les mots, en allégeance volontaire et nécessaire à la femme-Messie d’amour, paradoxale accalmie poétique qui n’exclut pas, en certains passages, la révolte et l’injustice face à l’abandon définitif, une traversée de la douleur. Des pages qui s’affairent autour de Pascale Cherrier qui, plus que le souvenir d’elle, tressent et filent une présence et pour ceux qui la connurent, nous redonnent son port de tête, son regard empli de clarté et de bienveillance, son front de bonté naturelle, son être chaleureux et bienfaisant, font entendre la chaleur de sa voix, son accent et son débit reconnaissables. De cela, sans aucun doute, la déclaration d’amour de Bernard Giusti est porteuse, de cet infini qu’on garde à l’autre, cette sensation d’être dans l’ombre de celle qui fut sa lumière et qui se fait alors éternelle présence. De la douceur lacérée que les poèmes, d’une simplicité poignante, lèvent comme un levain d’amour, on se laisse envahir comme si, l’amour demandait à infuser en nous en dépit de la cruauté de l’absence, comme si, finalement, les parcelles d’éternité de l’amour véritable, faisaient la nique à la dévoreuse, à la mort. « Tandis que dans mes rêves/ Ton ombre flotte et danse/ Chaque jour est un naufrage/ Une dérive incessante/ Sans but et sans escale/ A l’horizon des songes/ Ma vie à rapiécer/ Avec tous les voyages/ Que nous n’avons pas faits… » Enfin comment ne pas saluer dans le récit des événements la justesse du ton, le regard posé, par l’auteur Bernard Giusti, sur l’aimée, la délicatesse avec laquelle l’évocation coule comme une source claire, une eau d’amour renouvelé, un philtre apaisant que la poésie, la littérature, l’art tendent à des lèvres muettes, insufflent à des corps fracassés, redonnent à des âmes perdues. Un livre écrin qui dit la beauté de Pascale Cherrier.

Francis Vladimir – 11 mars 2025 -

Sur les murs de Bernard GIUSTI – éditions de l’homme bleu – 2025 – 50 pp – 10€  + 5 euros de FP

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Anne-Marie Weyers, peintre, poétesse et plasticienne

Publié le 4 Mars 2025 par Bernard Giusti dans Poésie, Critiques, Ma bibliothèque, bernardgiusti

Anne-Marie Weyers, peintre, poétesse et plasticienne

Dans ce petit fascicule, très agréable à lire, Anne-Marie Weyers nous livre une poésie à la fois légère et profonde, semblable aux deux dessins de l’auteure qui l’illustrent.

Légère dans l’écriture, profonde en ce qu’elle renvoie sans cesse à la dimension intime des petits riens de l’existence. Les textes et poèmes prennent parfois des airs de comptine, pour mieux faire danser sans doute les couleurs et les sentiments.

Une artiste peintre, poétesse et plasticienne, à découvrir absolument!

Bernard Giusti

Les Chants de Jane n°23 – Anne-Marie Weyers, publié par l’association Le Grenier de Jane Tony, Bruxelles, 2019, 24pp., 5 euros

©Anne-Marie Weyers

©Anne-Marie Weyers

Anne-Marie Weyers, peintre, poétesse et plasticienne
Anne-Marie Weyers, peintre, poétesse et plasticienne
Anne-Marie Weyers, peintre, poétesse et plasticienne
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"Aventures d’un jeune homme" de John Dos Passos

Publié le 9 Février 2025 par Bernard Giusti dans Critiques, Romans et littérature générale, bernardgiusti, Ma bibliothèque

"Aventures d’un jeune homme" de John Dos Passos

A  lire ou à relire, le très beau roman de John Dos Passos, « Aventures d’un jeune homme »

Le roman commence dans l’Amérique au sortir de la Grande Guerre. Le personnage principal, Glenn Spotswood, est un jeune Américain idéaliste et progressiste issu de la société traditionnelle de l’époque.

A travers la vie de Glenn Spotswood, ses expériences amoureuses et politiques, ses tribulations, ses engagements et ses désillusions, John Dos Passos dresse en fait le tableau de toute une génération qui va vivre la profonde mutation d’une Amérique victorieuse, qui s’éloigne des idéaux qui l’ont fondée pour se diriger vers ce que l’on connaît aujourd’hui, un pays impérialiste qui s’impose partout par la force.

Une fresque historique dressées par un écrivain de grand talent.

 

A la relecture, je me suis arrêté sur la présentation liminaire du roman (voir ci-après).

On y lit clairement l’image que les Américains de l’époque (et pour beaucoup encore aujourd’hui) se font de leur histoire, sorte de mythe fondateur entretenu dans la mémoire officielle : un peuple de défricheurs durs à la tâche, empreints d’idéologie humaniste et religieuse chrétienne, ces « valeurs oubliées » selon John Dos Passos.

En réalité, comme la plupart des romanciers américains, John Dos Passos y fait l’impasse sur le génocide amérindien et l’esclavage, qui furent des piliers essentiels de la fondation de ce pays. La Bible et le fusil, certes, mais une Bible qui s’est fort bien accommodée de l’extermination des uns et de l’asservissement des autres.

 

Pour ma part, je n’en tiendrai pas rigueur à l’auteur tant ce roman foisonnant est superbement écrit, et sans ce texte liminaire qui tord le cou à une histoire qui n’est pas celle du roman, ma remarque n’aurait pas eu lieu d’être.

 

Bernard Giusti

Aventures d'un jeune homme, John dos Passos, Gallimard, 1957, 350 pp.

 

"Aventures d’un jeune homme" de John Dos Passos
"Aventures d’un jeune homme" de John Dos Passos
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Retrouvé, mon portrait par Philippe Bernoud en 2010

Publié le 3 Février 2025 par Bernard Giusti dans bernardgiusti, Photos

Retrouvé, mon portrait par Philippe Bernoud en 2010
Retrouvé, mon portrait par Philippe Bernoud en 2010
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"Femmes de Lettres" de Camille Aubaude

Publié le 2 Février 2025 par Bernard Giusti dans Critiques, Histoire, bernardgiusti, Ma bibliothèque

"Femmes de Lettres" de Camille Aubaude

Les sociétés humaines se sont organisées notamment autour de règles de mariages (1) régulant les échanges entre les individus et les groupes. L’une des formes de la structuration de ces sociétés est la patrilinéarité. Cependant la patrilinéarité n’équivaut pas au patriarcat. Pour que s’impose le patriarcat au moins deux conditions sont nécessaires (2). D’une part qu’une société se transforme en société étatique (3) à partir de la constitution de stocks entraînant l’instauration d’une hiérarchie sociale basée sur les richesses (4). D’autre part l’émergence et l’instauration d’une religion monothéiste dominante qui va, dans cette société étatique, exacerber la division sexuelle du travail sous prétexte de principes religieux. C’est dans ce contexte que se sont développées les sociétés occidentales, largement dominées par un christianisme conquérant.

L’ouvrage de Camille Aubaude, érudit et très documenté, retrace l’histoire du combat des femmes en France du Moyen Âge au XXe siècle qui, prises dans le carcan social et religieux, et les mentalités qui vont avec, ont dû ruser et batailler afin de modifier un statut social qui les condamnait à la soumission et les écartait de toute reconnaissance artistique et intellectuelle.

Chacune en son temps aura peu à peu tracé le chemin et ouvert la voie aux femmes qui leur ont succédé : Héloïse, Marie de France, Christine de Pisan, Ninon de Lenclos... pour ne citer que les plus célèbres, car la liste est longue jusqu’au XXe siècle, où des femmes comme Simone de Beauvoir ou Marguerite Yourcenar par exemple s’imposeront à la fois comme intellectuelles et écrivaines.

Mais le combat est loin d’être terminé tant les mentalités liées au patriarcat ont la peau dure.et le chemin est encore long.

"Femmes de Lettres" se situe clairement dans une démarche d'étude universitaire, l'occasion pour Camille Aubaude de défendre une position féministe raisonnée et assumée, loin des dérives suprématistes de certains courants féministes actuels.

Il serait fastidieux et sans doute illusoire de prétendre rendre compte ici de toute la densité et la richesse de cet ouvrage.

A lire !

 

Bernard Giusti

Femmes de Lettres - Histoire d'un combat, du Moyen Âge au XXe siècle, Camille Aubaude, Armand Colin éd., 2022, 320 pages

 

  1. 1 - Dont la diversité a été brillamment étudiée par Claude Lévi-Strauss dans les fameuses Structures élémentaires de la parenté
  2. 2 - A mon avis interdépendantes
  3. 3 - Pierre Clastres, La Société contre l'État
  4. 4 - Établissant par là les principes du capitalisme

 

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"Femmes inspirantes" de Sarah Mostrel

Publié le 18 Décembre 2024 par Bernard Giusti dans Critiques, Histoire, Ma bibliothèque, bernardgiusti

"Femmes inspirantes" de Sarah Mostrel

Journaliste, écrivain, ingénieure, chanteuse, peintre, photographe et poète, nul doute que Sarah Mostrel se soit largement inspirée des femmes exceptionnelles qu’elle recense dans cet ouvrage !

Bien sûr toutes n’y sont pas, toutes ne pouvaient y être, parce que trop nombreuses elles ne pourraient trouver leur place que dans une encyclopédie exhaustive. Trop nombreuses aussi parce que les mentalités ont (lentement) évolué et qu’aujourd’hui la place des femmes dans l’Histoire est enfin, fort heureusement, de plus en plus reconnue et divulguée.

Sarah Mostrel a aussi fait le choix de mettre en avant des femmes qui ont dû lutter contre les contraintes sociales et les mentalités archaïques de leur temps, chacune à leur manière, pour parvenir à briser leurs entraves et à s’inscrire pleinement dans le champ social et culturel. Telles par exemple Artemisia Gentileschi (mais pas Bettisia Gozzadini qui fut professeur à l’Université de Bologne 300 ans plus tôt), ou encore Rosa Luxemburg et Marie Curie.

Autre choix de l’auteur : toutes les femmes retenues sont issues de la sphère occidentale, de l’Antiquité à nos jours.

Écrit dans un style agréable et parfaitement maîtrisé, l’ouvrage de Sarah Mostrel composé de courtes biographies, se lit d’une traite et constitue en fin de compte un plaidoyer efficace pour l’égalité des sexes.

A lire !

 

Bernard Giusti

 

Femmes inspirantes, Sarah Mostrel, éd. Non Nobis, 2023, 260 pages, 14 euros

 

4e de couverture :

« Elles ont révolutionné la pensée, été un modèle pour nos contemporains. D’Olympe de Gouges à Simone Veil en passant par Rosa Parks, Marie Curie ou Suzanne Valadon, elles ont participé à l’émancipation du genre féminin, lui ouvrant la voie en matière de politique, de science ou d’art. Défenseuses des droits fondamentaux, humanistes, ces femmes inspirantes, pionnières de la première heure, incarnent la liberté, l’égalité et un fort sens de la justice. Valeurs reprises par des leaders actuels et des anonymes, heureux de prendre exemple sur ces remarquables précurseures… Exploratrices, ambassadrices, vouant leur vie à un idéal, ces aventurières se sont démarquées par leur goût du risque et le courage de s’affirmer en bousculant une société qui ne leur laissait souvent pas de place. Entretenir leur mémoire, rappeler leurs révolutions, c’est ce que s’applique ici à faire Sarah Mostrel, journaliste et écrivain. Vivre la vie dont on rêve, accepter « la grande aventure d’être soi » (Simone de Beauvoir) n’est-il pas le plus bel adage ? »

 

 

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Le bonheur, ou l’art d’être heureux par gros temps - Jean Salem

Publié le 12 Octobre 2024 par Bernard Giusti dans Philosophie, Critiques, Ma bibliothèque, sciences humaines, bernardgiusti

Le bonheur, ou l’art d’être heureux par gros temps - Jean Salem

Une approche marxiste du bonheur

 

Paru en 2006, l’ouvrage de Jean Salem(1) reste d’une étonnante actualité et vise à répondre à la question : le bonheur est-il praticable en ces temps de catastrophe ? En cette période dominée par le capitalisme sauvage (mais peut-il être autre chose que sauvage) ?

Les philosophes de tous temps sont au moins d’accord sur une chose : nous tendons tous au bonheur, à une situation qui nous procure un maximum de plaisir et un minimum de déplaisir (Freud). Pour Epicure « Il faut méditer sur ce qui procure le bonheur puisque, lui présent, nous avons tout, et que, lui absent, nous faisons tout pour l’avoir(2) ». C’est là ce que les Anciens appelaient le souverain bien, et c’est ce qui sous-tend toutes nos actions individuelles.

 

Nous vivons aujourd’hui, en 2024, une période particulièrement instable et incertaine, tant sur le plan économique que politique, en pleine réorganisation des équilibres mondiaux, et donc avec un capitalisme exacerbant les conflits et les guerres, et menant notamment une offensive généralisée contre les travailleurs. La lutte des classes apparaît dans toute sa réalité, partout et à tous les niveaux. Pourtant beaucoup, alors qu’ils sont attaqués de toutes parts, baissent les bras, renoncent aux luttes et abandonnent leur rêve d’une société basée sur la solidarité et le partage équitable des richesses, alors que le combat semble plus que jamais nécessaire. Bref, beaucoup semblent renoncer à l’instauration des conditions objectives propices au bonheur.

C’est que Le capitalisme, désormais, nous ménage un monde dans lequel le rêve de bonheur dépassant la satisfaction des pulsions individuelles semble exclu, sauf à être singé par son succédané paléo-cervical : la pensée magique (« Disneyland ou l’utopie totalitaire : il faut choisir » semble-t-on nous dire à l’oreille) ; un monde qu’aucun autre n’est censé pouvoir remplacer [..].(3)

Dès lors, que devient l’idée même de bonheur dans un monde où tout espoir de changement de système paraît hors de portée, où cet espoir lui-même est relégué au musée des dinosaures par l’intelligentsia de la bourgeoisie dominante post-soixante-huitarde ? C’est ce à quoi l’auteur va tenter de répondre dans une magistrale démonstration.

 

D’emblée, Jean Salem pose les jalons de sa réflexion (qu’il présente comme une « promenade érudite ») : son « fil rouge » sera le matérialisme, et son point de départ le matérialisme antique, avec Démocrite ou Epicure et son disciple romain Lucrèce. A partir de cette ligne directrice, Jean Salem va puiser au fil des siècles  ses arguments chez un grand nombre d’auteurs : Tolstoï, Maupassant, Villiers de l’Isle Adam, Freud, Tchekhov, Montaigne, Descartes, La Mettrie, Diderot, Nietzche, Feuerbach, Spinoza, et bien d’autres encore.

S’appuyant sur une citation de Saint-Just, « Le bonheur est une idée neuve en Europe » (1797), l’auteur précise sa position puisque l’idée de bonheur y est liée à la Révolution : le bonheur individuel doit être pensé dans le cadre d’un idéal collectif et d’une action politique.

Pour autant la dimension individuelle du bonheur est loin d’être négligeable dans cet ouvrage et une part importante lui est consacrée. Car si le bonheur ne peut être envisagé sans sa dimension collective, sa réalité ne prend sens que dans la conscience individuelle, dans une dialectique permanente entre la pensée et l’action.

A une époque où on nous rebat les oreilles du prétendu triomphe de l’individualisme (pour mieux nous faire oublier sans doute « l’utopie » d’un changement de système), Jean Salem nous rappelle qu’on ne saurait être heureux sans les autres, que la construction du bonheur nécessite un but et une volonté, et qu’aucun bonheur individuel ne saurait perdurer dans un contexte défavorable.

 

« Alors quelle posture adopterons-nous sous un firmament que n’éclairent plus […] « les consolants fanaux du vieil espoir »(4) dans les espaces infinis que n’illuminent plus les fables de la religion ni la promesse d’une éternelle survie dans l’au-delà ?(5) »

Sauf à nous lamenter inutilement sur l’inéluctabilité du néant qui nous attend, souvenons-nous que « C’est l’espoir qui nous mobilise et c’est encore l’espoir qui nous fait gagner les combats(6) », et que, comme le stipule l’éditeur, le bonheur est dans l’action, dans la résistance, dans le bonheur de lutter, en cette époque qui finira bien par s’achever, et que nous espérons très vivement avoir le bonheur d’enterrer(7).

De nombreux auteurs, dont Goethe, ont souvent insisté sur le fait que l’important c’est le chemin, aussi continuons notre route vers notre idéal d’une société égalitaire. Car Pablo Neruda nous rappelle que : « nous avons le droit d’être heureux, à condition que nous ne fassions qu’un avec nos peuples dans le combat pour le bonheur […] »(8)

 

Bernard Giusti

 

Jean Salem Le bonheur, ou l’art d’être heureux par gros temps, Bordas, 2008, 284 pp.

 

Je conseille de compléter la lecture de cet ouvrage passionnant par celle de l’ouvrage de Valère Staraselski, Loin, très loin de Jean-Luc Mélenchon(9), qui notamment redéfinit efficacement les enjeux de nos combats dans le cadre de la lutte des classes.

  1. Jean Salem, né le 16 novembre 1952 à Alger et mort le 13 janvier 2018 à Rueil-Malmaison, est un philosophe communiste français spécialisé dans les courants de la philosophie matérialiste. Il a notamment été Professeur de philosophie à l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne, où il a dirigé le Centre d'histoire des systèmes de pensée moderne de 1998 à 2013.

Jean Salem est le fils de Gilberte Serfati, professeur d’anglais et traductrice, et d’Henri Alleg, journaliste français, tous deux membres du PCF. Arrêté et sévèrement torturé par les parachutistes français, Henri Alleg est l’auteur de « La Question », un livre dénonçant la torture pendant la guerre d'Algérie.

  1. Epicure, Lettre à Ménécée, & 122
  2. Jean Salem Le bonheur, ou l’art d’être heureux par gros temps, p.252
  3. Joris-Karl Huysmans, A rebours [1884], Gallimard, 1977, p.361
  4. Jean Salem, op. cit., p.249
  5. Jean Salem, ibid., p.250
  6. Jean Salem, ibid., p.252
  7. Pablo Neruda, J’avoue que j’ai vécu, Gallimard, 1975, p.344
  8. Valère Staraselski, Loin, très loin de Jean-Luc Mélenchon, L’Harmattan, 2024, 158 pp.

 

Publié en version courte sur Liberté Actus https://liberte-actus.fr/idees/article/le-bonheur-est-toujours-une-idee-neuve#header

 

 

Voir aussi sur Vendémiaire :

 

Le matérialisme de Marx. Par Jean SALEM

http://vendemiaire.over-blog.org/2024/10/le-materialisme-de-marx.par-jean-salem.html

 

 

 

 

 

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